De Port en Bessin aux plages d'Omaha et le cimetière américain de Colleville


Port en Bessin a beaucoup inspiré les peintres et pas seulement les peintres du dimanche....

« Un gros bourg, vivant uniquement de pêche, une véritable usine à poissons, dans une belle situation au pied des superbes falaises qui s’étendent en pittoresques écroulements jusqu’au rocher pointu appelé le Demoiselle de Longues ». Voilà comment le dessinateur Albert Robida décrivait Port-en-Bessin (dans le Calvados) en 1890. (Histoire normande juillet 2015)

Les peintres du bord de mer : Paul SIGNAC (1863-1935), Port-en-Bessin, la halle aux poissons, 1884, huile sur toile, 59 x 91,5 cm. Collection particulière. © Droits réservés


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Les peintres du bord de mer :  le peintre pointilliste Georges Seurat fut lui aussi fasciné par le charme et l’animation de Port-en-Bessin. Seurat y est arrivé en 1888, peu de temps après l’achèvement des travaux qui ont défini l’aspect moderne du bourg et permis en grande partie son renouveau économique. C’est là, pendant un été, qu’il s’essaye à l’arabesque, accentue les forme « en tapis » et pousse plus loin qu’auparavant l’abstraction des paysages. Ce séjour à Port contribue, selon le philosophe Éric Alliez, « à donner un nouveau tour à l’aspect « décoratif » des peintures de Seurat, ce qui le rapproche singulièrement de l’entreprise de Gauguin ».(Histoire normande juillet 2015)




Port en Bessin, avant port, Georges Seurat (1888) 


Avant de quitter Port-en-Bessin-Hupain Les deux cités de Port-en-Bessin et Huppain ont fusionné en 1972 pour ne faire plus qu'une commune) un port très attachant, j'ai fait un petit tour au marché aux poissons, où j'ai pu juger de la fraîcheur et de la qualité des produits proposés.

Cela donne vraiment envie de cuisiner, mais je dois partir...


Je quitte le port à marée basse

Je vais de nouveau attaquer la falaise


ça monte...
Mais plus cela monte, plus le paysage s’offre à moi comme un émerveillement !


Le phare dit la maison des feux qui domine Port en Bessin Hupain


En haut de la falaise, j'ai bien aimé cet alignement d'arbres...  

...Et ce décor de printemps

Un des 14 sémaphores de la Marine Nationale en Manche et Mer du Nord. Répartis sur l'ensemble du littoral du Mont Saint-Michel à la frontière belge, ils appartiennent à la Formation opérationnelle de surveillance et d'information territoriale de Cherbourg. Les marins qui y travaillent sont des guetteurs sémaphoriques. Eléments essentiels de la fonction garde-côtes, ces guetteurs assurent en collaboration avec les autres services de l'Etat, la surveillance de l'ensemble du trafic maritime. Ils peuvent déclencher des opérations de secours aux personnes ou d'assistance aux navires en difficultés puis participer à leur suivi.(Marine nationale)


En me retournant, j'aperçois toujours au loin le port d'Arromanches



Un beau chemin en fleurs qui suit la falaise



Sainte-Honorine-des-Pertes


La chapelle Saint-Siméon ancien lieu de pèlerinage grâce à sa source censée guérir des fièvres a été bâtie au XIIIe siècle. Elle a été frappée le jour du Débarquement, en juin 1944. 



C'est vraiment  le printemps !


Au loin un groupe de marcheurs ou de militaires dans l'eau !


J'arrive à Colleville-sur-mer qui commande l'accès à la partie orientale de la plage d'Omaha Beach :

"Sous le nom de code d'Omaha, entré dans la légende, les plages de trois villages paisibles : Vierville-sur-mer, Colleville-sur-mer et Saint-Laurent-sur mer. Les Américains qui débarquèrent ici connurent les pires conditions : mer démontée, obstacles meurtriers dressés partout (mines, barbelés...), site quasi imprenable (falaises truffées de bunkers, dunes fortifiées), ennemi plus nombreux que prévu...Omaha, seule plage où le réembarquement fut envisagé (au risque de compromettre les opérations futures) reste le symbole de l'acharnement des militaires américains. Mais aussi, avec le bilan le plus catastrophique du D-Day (on estime le nombre de blessés, tués et disparus à environ 3000) le symbole du prix payé pour libérer l'Europe. Ce n'est pas pour rien que le site qui domine la plage (concession américaine à perpétuité) fut choisi pour être transformé en cimetière : ici reposent les corps de plus de 9000 Américains tués sur les champs de bataille normands. (le Routard Normandie 2013/2014 p 360)



La base de loisirs de Colleville-sur-mer


La plage à perte de vue d'Omaha

Sur la butte et derrière les arbres , le cimetière américain de Colleville (j'y reviendrai en début d'après midi)


En me retournant vers Colleville-sur-mer



Omaha la sanglante : Le 6 juin 1944, sur Omaha Beach, les Américains avaient prévu d'occuper un espace de 25 km de long sur 10 km de profondeur, mais le soir, seule une zone de 8km de long sur 2km de large était tenue au prix d'un sacrifice humain très lourd : environ 1200 Gis tués ou disparus, des miliers de véhicules perdus (chars, half-track, jeep, camions...)
Côté allemand, le nombre de morts est difficile à évaluer : peut-être 400 pour environ 2000 hommes présents.
La tête de pont a permis en quelques mois le débarquement de 500 000 hommes, 100 000 véhicules et 1 300 000 tonnes de munitions et d'approvisionnements divers, faisant d'Omaha le plus grand port européen.
L'enlévement des vestiges du port artificiel, 150 000 tonnes de ferrailles, a occupé plusieurs entreprises jusque dans les années 50. Aujourd'hui reposent encore en mer de nombreuses épaves et pontons souvent visibles à marée basse.



Le commerce a repris ses droits...


...Mais le souvenir est partout présent

avec ici l’œuvre de la sculptrice Anne-Laure Banon, composée de trois monuments (les ailes de la fraternité, debout la liberté et les ailes de l'espoir), intitulée « Les Braves », en hommage au courage des soldats des forces alliées. Elle a été réalisée pour le 60e anniversaire du D-Day de 2004


D'un côté Vierville, de l'autre St Laurent  et réciproquement 

Je poursuis ma route : c'est tout droit vers Vierville !

Quelques villas imposantes le long de la plage. 

Et des maisons plus modestes 


Au loin je devine la pointe du Hoc

Les armes ont torturé mais aussi façonné le monde. Elles ont accompli le meilleur et le pire, enfanté l’infâme aussi bien que le plus grand, tour à tour rampé dans l’horreur ou rayonné dans la gloire. Honteuse et magnifique, leur histoire est celle des hommes... Charles de Gaulle, in « Le fil de l’épée », 1932








Le port artificiel "Mulberry" d'Omaha Beach : devant cette plage, pendant  6 mois de 1944, un grand port artificiel, nommé le "Mulberry" a été construit et exploité. Mis en place en moins de 2 semaines, il comprenait des digues de protections, formées de vieux cargos sabordés  et de caissons de béton armé...Certains jours de l'été 44, plus de 24000 hommes, 3500 véhicules, et 15000 tonnes d'approvisionnements divers sont passés ici, un trafic jamais égalé pour un port aussi rapidement construit. Ce ponton est un des vestiges de ce port.

Quand on connait la douleur de l'histoire qui s'est déroulée ici entre Omaha et la pointe du Hoc, ce panneau  semble étonnant !
Au loin, la pointe du Hoc, ma prochaine étape 

En regardant la plage d'Omaha entre Vierville et Colleville
Je quitte Vierville pour un Retour au cimetière américain de Colleville, en reprenant la route à contre sens de mon aventure.  

L'entrée du mémorial
Le cimetière américain de Normandie est situé au sommet d'une falaise dominant la plage d'Omaha. Ici reposent les corps de 9387 victimes de guerre des Etats-Unis d'Amérique tombés au cours de la deuxième guerre mondiale. La plupart ont péri au cours des opérations du débarquement et de l'établissement de la tête de pont. De plus les noms de 1557 Américains, dont les dépouilles ne furent pas retrouvées ou identifiées, sont gravés sur les murs du jardin des disparus, derrière le Mémorial.
La construction et l'entretien de cette nécropole, d'une superficie de plus de 70 hectares, sont sous la responsabilité de la commission des monuments de guerre américains. La libre disposition du terrain a été gracieusement concédé à perpétuité par le peuple français.



Ce lieu est très émouvant !
Une visite de cadets de la République, venus de Saumur et eux aussi très émus.
Le mur du jardin des disparus

Le Mémorial et la statue de bronze, symbolisant l’Âme de la jeunesse américaine


Entre le cimetière et la plage d'Omaha, où je suis resté longtemps avant de reprendre le car pour revenir à Bayeux, les couleurs du ciel et de la mer sont venus ce soir là amplifiés mon émotion déjà forte après cette visite.

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