Cayeux sur Mer-Le Tréport-Dieppe (29 et 30 mars 2013) Côte d'Albâtre



 
  Vendredi 29 mars 2013. Je retrouve enfin le bord de mer après plusieurs mois d'interruption hivernale. J'avais laissé Cayeux sous un ciel bleu en septembre dernier et je retrouve cette même cité sous le soleil.

Cétait ma dernière étape avec un départ gare du Nord.
7h04 direction Abbeville  puis par autocar jusqu'à Noyelles sur mer, puis 2ème autocar jusqu'à Cayeux sur Mer. J'étais le seul passager de cet autocar. Assurément les 3 euros que j'ai remis à la conductrice pour payer mon titre de transport ne couvrait pas les frais de fonctionnement. La fin de mon voyage a certainement été fortement subventionné...

Pendant ces derniers kilomètres j'ai pu ainsi profiter de la sympathie de la conductrice, ravie de pouvoir discuter des beautés de sa région, mais aussi  de son ambiance humide qui favorise son arthrose et son désir de partir dans le sud de la France et pourquoi pas en Corse où elle va en vacances depuis plusieurs années...Elle me proposa même de me déposer au plus près de la mer. A peine le temps de la saluer, je n'ai même pas pu photographier son autocar qui avait déjà repris son trajet minuté. 
Des cailloux à Cayeux...


Les belles  cabanes de Cayeux dont j'avais pu apprécier l'élégant alignement en septembre dernier, ont été démontées, en attendant un climat plus favorable. Le décor actuel fait renaitre la plage uniforme de galets.


E
A Cayeux les galets, une véritable industrie !




Les belles dunes de galets







Nus sur les galets : Ici le naturisme est toléré mais à 4° il y a semble-t-il peu d'amateur aujourd'hui !




J'ai bien aimé cette plante verte dans ce désert de galets





 Une belle trilogie : le ciel, la mer et les galets




Le marais du Hable d'Ault : la pancarte nous annonce que c'est grâce aux chasseurs que cette zone humide est préservée...Mais pourquoi faut-il être chasseur pour préserver cette lagune isolée de la mer par une digue naturelle de galets ?



 Vous n'allez pas me croire si je vous précise que cet animal n'est pas un chien qui prend son bain matinal : Deux jeunes personnes (des profs de sciences naturelles  ?- Je n'ai pas osé les interroger sur leur passion malgré ma curiosité habituelle-) scrutant sur la dune de galets, avec des appareils sophistiqués, les nombreuses espèces d'oiseaux  qui évoluent dans cet étrange univers m'ont précisé que c'était  vraisemblablement  un phoque gris, un de ceux que je n'avais pas pu voir en septembre dernier à la pointe du Hourdel.
J'y pense maintenant : le panneau d'information cité plus haut faisait peut-être référence à des chasseurs d'images...



Une autre vue du Hable 




Ces chevaux me font penser à la Camargue. Cela me réchauffe un peu !








Mon aventure s'éloigne parfois du bord de mer...


Les premières falaises et c'est déjà vertigineux. 



Le beau village d'Ault et la perspective sur Cayeux sur mer. C'est encore Victor Hugo qui le décrit le mieux dans sa lettre du 8 septembre 1837 adressée à son épouse Adèle Hugo :


"...A deux heures et demie, j'entrais au Bourg d'Ault...J'ai fait quelques pas sur les galets du Bourg d'Ault, puis je suis remonté dans le village pour redescendre avec la falaise dans les plaines de sable où les dunes viennent aboutir de leur côté ...Où naît la falaise, la dune meurt. La dune meurt dignement dans une grande plaine de sable de huit lieues de tour qu'on appelle le désert et qui sépare le Bourg d'Ault, où la falaise commence, de Cayeux, village presque enfoui dans les sables, où finit la dune. Il m'a fallu traverser ce désert à pied. Le nom n'est en vérité, pas trop grand pour la chose. Figure-toi, chère amie, une immense solitude bornée à l'horizon par de vagues collines. Pas un homme, pas une cabane, pas un arbre. On marche ainsi trois grandes heures...A six heures, j'entrais à Cayeux..."





Encore Victor Hugo, dans la même lettre à Adèle : "...Ce qui m'amenait au Bourg d'Ault, c'est que c'est là que la falaise commence. Pour mon guide, qui était d'Etretat et qui, bien entendu, faisait de sa bourgade le centre du monde, c'est au Bourg d'Ault que la falaise finit...Cet endroit est beau. Je ne pouvais m'en arracher. C'est là qu'on voit poindre cette haute falaise qui mure la Normandie qui commence au Bourg d'Ault, s'échancre à peine pour le Tréport, pour Dieppe, pour Saint-Valèry en Caux, pour Fécamp, où elle atteint son faîte culminant, pour Etretat où elle se sculpte en ogives colossales et va expirer au Havre, au point où s'évase cet immense clairon que fait la Seine en se dégorgeant dans la mer..."







Encore le père Hugo, toujours dans la même lettre : "Toutes sortes de traditions pleines d'un merveilleux effrayant ont germé là. Aussi les marins évitent cette côte. La lame y est mauvaise ; et souvent, dans les nuits violentes de l'équinoxe, les pauvres gens du Tréport qui vont à la pêche dans leur chasse-marée, en passant sous les sombres falaises du Bourg d'Ault, croient entendre aboyer vaguement les guivres de pierre qui regardent éternellement la mer du haut des nuées, le cou tendu aux quatre angles du vieux clocher..."





"...Vous connaissez, mon ami, les trois points de la côte Normande qui m'agréent le mieux, le Bourg d'Ault, le Tréport avec sa vieille église, sa vieille croix de pierre et son vieux port où fourmillent les bateaux de pêcheurs, le Bourg d'Ault avec sa grande rue gothique qui aboutit brusquement à la haute mer. Eh bien, rangez désormais Biarritz avec le Tréport, Etretat et le Bourg d'Ault parmi les lieux que je choisirais pour le plaisir de mes yeux ; comme parle Fénelon."
C'est encore Hugo mais cette fois dans Carnet de voyage Alpes et Pyrénées-Biarritz le 25 juillet  1843



  un joli panneau du sentier du littoral



En haut des falaises, des barbelés pour mieux se  protéger du danger.
Hautes de plus de 90 mètres, les balcons sur la mer que sont les falaises entre Ault, Mers et Le Tréport subissent une érosion qui les fait reculer de plusieurs centimètres par an. Conséquences du travail lent et continuel des marées, elles s'écroulent par endroit et libèrent des strates de silex qui, roulés par les flots, deviennent lisses et polis. Amassés par les courants le long du littoral, ils forment un cordon sur   plus de 16 km entre Ault et la pointe du Hourdel. (la Côte picarde ...à pied TopoGuides)



Ne pas s'approcher : je pense que le panneau annonçant le danger se comprend dans toutes les langues !



C'est presque une étape de montagne et pourtant Ault n'est pas très haut  (osé, le jeu de mots !) 


Dans ce décor sublime au dessus des falaises, une bande de neige 



Au plus prés de la falaise



De la neige en bord de mer



Encore la neige




Je confirme : la montagne en bord de mer !


Et quand ça grimpe, les vues sont souvent superbes lorsque l'on se retourne


Et d'ici c'est encore plus beau 


Et ici je ne suis pas le seul à penser que c'est beau, mais certains sont encore mieux placés pour apprécier le paysage... 



Battue par les vents


La marne et la craie  des falaises donnent une teinte laiteuse à la mer



Des admirateurs 


Les premières fleurs qui annoncent le printemps



Des lignes droites et des courbes


Un décor lunaire


Le long des falaises : ce que j'ai déjà parcouru...


...ce qui me reste à parcourir


En chemin, je m'applique à repérer des figures naturelles : celle-ci, je l'ai appelé la demoiselle


L'érosion des falaises : un danger permanent


Celle-là, je l'ai surnommée, l'éléphant  


L'érosion vue sous un autre angle


Comme une oeuvre d'art !


Une brasserie en bord de mer : je suis arrivé à Mers les Bains


Mers les Bains : une station très coquette et colorée


Au loin, Le Tréport


Arrivée au Tréport, limite entre la Normandie et la Picardie : le panneau affiche 4°, le Printemps semble encore loin



Le Tréport : un vrai port de pêche comme je les aime...


Un vrai port de pêche, avec ses casiers,
sa capitainerie,


 ses débats animés sur son avenir,

ses bateaux


L'hôtel dans lequel j'ai dormi, riche en histoire




Victor Hugo "fut de passage dans cet ancien hôtel-relais poste qui se nommait à l'èpoque " La Ville de Calais". Le 6 août 1835, il y écrivit des lettres à sa femme et à son ami le peintre Louis Boulanger, dans lesquelles, il parle beaucoup de sa fascination qu'il avait pour la mer et le Tréport. Il retourna au Tréport, le 6 septembre 1837. Une de ses citations extraite d'une lettre adressée à sa femme en 1837. Je n'ai pu résister au Tréport, j'en étais trop près. Il m'attirait trop violemment, m'y voici. J'y suis arrivé cette fois à marée basse. c'est toujours un lieu ravissant."
Je partage largement le sentiment du grand VH, concernant le Tréport



Mers les Bains vue du Tréport


le beau phare du Tréport



Vue prise de ma chambre : Il est 23h30 et il fait froid : un bateau de pêche rentre au port




La poissonnerie du Tréport
De beaux poissons frais


Manger des couteaux : c'est souvent risqué ?


De beaux bars et des dorades forcément royales !



Pour les moules, il faut forcément prendre des mesures !


Et si les éoliennes prenaient la forme de ce manège, le débat serait-il toujours aussi tendu ?


Face au casino, une barre de logements le long de la falaise
La Belgique n'est pas encore très loin

Étrange et inattendu :Un funiculaire qui permet d’accéder rapidement en haut de la falaise



Une falaise aménagée en temps de guerre : regardez en bas de la photographie


Alvéoles nées de l'érosion


Encore des restes de la dernière guerre


Des nids ont envahi la falaise


Les falaises : un danger permanent


J'ai bien aimé cette composition d'objets isolés 


 On retrouve ces mêmes objets en bas de la falaise




Me voilà arrivé à Criel sur Mer : la plage, le soleil et la mer  en attendant l'été 
Pour atteindre le point culminant à 106 m j'ai parfois eu l'impression de faire de la haute montagne  


La montagne en bord de mer : attention de ne pas glisser !


Des échelles comme en haute montagne 


Il faut forcément passer d'un coté à un autre si l'on veut progresser

Un beau reflet de la falaise dans la mer 
Ce trou en plein champ ?: une énigme pour moi. Reste de la dernière guerre, travail de l'érosion ?N'hésitez pas à m'adresser vos suggestions... Sur place il n'y avait personne pour me renseigner ! 

La trace : un endroit sublime

Un parking en bord de mer : sur la droite la centrale nucléaire du Penly qui m'a obligé à faire un détour

Au loin, la centrale du Penly


Le blockhaus va peut-être finir par tomber...  

J'arrive à Dieppe...


Dieppe est bien plus qu'une ville, bien plus qu'un port, bien plus qu'une station balnéaire. Elle est au cœur de l’histoire, de la France, de l'Europe, du monde.

 Si je commence par ces 2 photos ce n'est pas pour établir un ordre chronologique, car Dieppe a laissé des traces bien avant la dernière guerre mondiale...Mais ce sont les événements qui se sont déroulés lors de cette guerre qui m'ont  ému jusqu'aux larmes, la première fois que j'ai visité cette ville. Je savais bien sûr que cette ville avait beaucoup souffert, mais j'ignorais jusque là le raid canadien du 19 août 1942, l’opération "jubilee", première reconnaissance en force effectuée par les alliés sur le continent depuis juin 1940. "6000 hommes dont 5000 Canadiens débarquent depuis les côtes britanniques. Leur objectif : détruire les défenses allemandes, les structures portuaires et stratégiques. L'opération se solde par un bilan dramatique, près de 1800 personnes perdirent la vie pour un affrontement qui dura moins de 10 heures...Les enseignements de ce raid servirent pour le débarquement de juin 1944 ." 

   A chaque fois que je reviens à Dieppe, j'ai une pensée émue pour ces jeunes Canadiens qui ont laissé leur vie, loin de chez eux. 


Encore un blockhaus 

Et sur les hauteurs de belles villas qui regardent la mer



Le magnifique port de Dieppe







Commentaires

Voilà que tes aventures reprennent ! Génial !
Anonyme a dit…
merci pour ces superbes photos
et aussi les commentaires très bien
Louis Claudine a dit…
Bonjour ! Cherchant à trouver la solution à l'énigme de pierres vertes flottantes que je ramaissais sur la plage de Puys prés de Dieppe je suis arrivée chez vous avec bonheur... Une grand mére à Neuville les Dieppe années 50/60 de beaux souvenirs et la baie des Somme , la Picardie si magnifiques. Merci de ce beau reportage. Je m'abonne. Vous me redonnez envie de reprendre mon blog. Il y a des photos semblables ! Bonnes fétes à vous
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